Alopé.. quoi?
Alopécie vient du grec « Alopex » qui signifie renard. Les professionnels ont décidé d’utiliser ce vocable en référence à la chute de la fourrure de ces animaux, chaque printemps. L’alopécie est donc un terme médical utilisé pour parler de la chute des cheveux. Il existe de nombreuses formes d’alopécies dont la plus connue est la calvitie (alopécie androgénétique) qui est d’origine héréditaire. C’est un phénomène qui touche de plus en plus de personnes et qui suscite de nombreux questionnements et doutes. Dans cet article nous tenterons de répondre aux questions les plus préoccupantes et d’apporter des explications à cet évènement souvent inattendu et angoissant.
L’alopécie : le pourquoi et le comment
Les différents types d’alopécie :
- Calvitie ou alopécie androgénétique : c’est la plus courante. Environ un tiers des hommes caucasiens présentent une calvitie à l’âge de 30 ans, la moitié vers l’âge de 50 ans et environ 80 % à partir de 70 ans. Chez les hommes, la calvitie se caractérise par le recul progressif de la lisière des cheveux, en haut du front. Parfois, elle survient plutôt au sommet de la tête et peut apparaître dès l’adolescence. Les femmes sont moins nombreuses à souffrir de calvitie. À l’âge de 30 ans, elle touche de 2 % à 5 % des femmes, et près de 40 % à l’âge de 70 ans. La calvitie féminine a une apparence différente : l’ensemble de la chevelure du haut du crâne devient de plus en plus clairsemée.
- Alopécie cicatricielle : suite à une lésion du cuir chevelu, une blessure profonde ou après une maladie ou infection de la peau (lupus, psoriasis, lichen plan, etc.). Les réactions inflammatoires qui se produisent dans la peau peuvent détruire les follicules pileux. La teigne, une infection à champignons du cuir chevelu, est la cause la plus fréquente d’alopécie chez les enfants. Cependant, chez eux, il y a repousse dans la plupart des cas.
- Pelade : cas spécifique d‘alopécie en plaques, c’est une maladie auto-immune. Elle se caractérise par l’absence complète de cheveux et/ou poils sur une surface délimitée de peau. Parfois les cheveux peuvent repousser, mais il faut s’attendre à une éventuelle rechute des mois voir des années plus tard.
- Effluvium tellogène : c’est une chute soudaine et temporaire des cheveux, à la suite d’un choc physique ou émotionnel, d’une grossesse, d’une opération chirurgicale, d’une perte de poids importante, d’une forte fièvre, etc. Jusqu’à 30 % des cheveux entrent prématurément en phase de repos, puis tombent. Une fois le stress passé, les follicules pileux reviennent en phase active, mais cela peut toutefois prendre quelques mois.
- Alopécie congénitale : présente dès la naissance ou très tôt durant l’enfance, elle est caractérisée par une absence de racine du cheveu ou une anomalie de la tige du poil. Des mutations sur le gène P2RY5 seraient responsables de l’une de ces formes héréditaires appelée hypotrichose simplex.
- Alopécies causées par des traitements ou carences : durant une chimiothérapie ou de la radiothérapie, suite à une prise médicamenteuse (la warfarine, un anticoagulant, ou le lithium, utilisé dans le traitement des troubles bipolaires par exemple), à cause d’une carence nutritionnelle ou encore dû à un dérèglement hormonal.
- Alopécie dite de traction: elle est due aux barrettes et aux élastiques notamment causée par des coiffures très tendues. Une traction importante sur les cheveux ne permet pas la circulation sanguine au niveau des racines. Elle peut donc entraîner une alopécie caractérisée par une perte des cheveux sur l’avant de la tête ou sur les côtés. Pour cela, petit conseil, évitez d’attacher vos cheveux de manière trop serrée, tous les jours, ou éviter de mettre les accessoires au même endroit.
Quand s’en inquiéter?
La perte de cheveux, en général, est un processus tout à fait normal. En effet, le cheveu connaît, ce que l’on appelle, un cycle de vie. Celui-ci varie de 2 à 4 ans pour un homme et de 4 à 7 ans pour une femme. Pendant ce cycle de vie, il passe par différents stades:
- Anagène qui correspond à la phase de croissance. Durant ce temps, pouvant varier de 1 à 5 an(s), le cheveu pousse environ 1cm par mois.
- Catagène qui correspond à la phase d’involution c’est-à-dire que le cheveu cesse de pousser. Elle dure environ entre 2 et 3 semaines.
- Télogène qui correspond à la phase de repos. Le cheveu est mort, mais il ne tombe pas pour autant. Il attend d’être « délogé » par le nouveau cheveu qui est en train de pousser. Cette phase dure entre 2 et 3 mois.
A la fin de ce processus, le cheveu mort tombe et le cycle reprend avec le nouvel anagène. Toutefois, dans certains cas, ce processus peut s’accélérer, comme durant le changement de saison, notamment au printemps et à l’automne, où la perte des cheveux est plus importante. Attention, cette période ne doit pas dépasser 4 à 6 semaines. Donc, quand doit-on s’inquiéter réellement de la perte de nos cheveux?
Médicalement parlant, l’alopécie correspond à une perte d’environ 100 cheveux par jour pendant 3 mois. Cependant, il est réellement difficile de quantifier. De plus, le volume peut varier selon le sexe de la personne et selon la densité des cheveux c’est-à-dire le nombre de cheveux que la personne possède par cm2. Il est donc conseillé de consulter un dermatologue, quand la chute des cheveux devient inquiétante, pouvant permettre de comprendre la cause. C’est à travers ce bilan que le professionnel pourra déterminer d’entreprendre un traitement ou non.
Alors pourquoi risque-t-on de perdre ses cheveux ?
Le facteur est numéro 1 est l’hérédité ; on parle alors d’alopécie androgénétique. Donc si un membre de votre famille est touché, vous avez plus de risque d’être concerné! Le stress joue également un rôle conséquent, via la voie hormonale, que nous développerons un peu plus bas. Une carence alimentaire passagère ou une maladie peut également causer une chute de cheveux sans oublier la chimiothérapie et la radiothérapie. Mais la raison phare est à chercher du côté des HORMONES.
Chez les hommes, la calvitie est influencée par les hormones sexuelles mâles (les androgènes), et en particulier la dihydrotestostérone. La DHT accélère le cycle de vie des cheveux. Au fil du temps, ceux-ci deviennent de plus en plus fins et courts, les follicules pileux rétrécissent, puis cessent d’être actifs. Elle s ‘attache aux capteurs androgènes (AR) des cellules des follicules pileux. Cette accélération anormale impose aux follicules pileux et aux racines une cadence de production infernale, les obligeant à fabriquer des cheveux de plus en plus fins et courts. A terme, épuisés, les follicules se miniaturisent et finissent par ne produire qu’un fin duvet, puis plus rien du tout. En fin de processus, les follicules inactifs s’enfoncent dans le derme et c’est la calvitie. Il semble également que certains types de cheveux soient plus influencés par le taux de testostérone.
Les femmes produisent aussi des androgènes, mais en très petite quantité. Chez certaines femmes, la calvitie pourrait être reliée à un plus haut taux d’androgènes que la moyenne mais la cause principale reste l’hérédité.
Chez la femme il y a donc 2 possibilités :
- Suite à un trouble endocrinien, concernant les principales glandes productrices d’hormones comme l’hypophyse ou la thyroïde, ces dernières peuvent se mettre à fonctionner au ralenti et donc et ainsi sécréter moins d’hormone ou au contraire, sécréter une autre hormone appelée prolactine, qui est responsable du déclenchement et maintien de la lactation chez la femme enceinte.
- Tout ce qui cause une baisse des hormones féminines (œstrogènes et progestérone) induit également une possible perte de cheveux car à ce moment là le rapport du taux d’androgènes présent naturellement chez toutes les femmes est augmenté. Le taux de testostérone et donc de DHT reste inchangé mais vu que les hormones féminines ne compensent plus les masculines, ces dernières prennent le contrôle. Les événements qui peuvent causer une baisse de la production d’hormones féminines sont très divers : accouchement, ménopause, traitements médicaux…
Alopécie : quelles solutions ?
Solution topique de minoxidil : Ce médicament freine la chute des cheveux et en stimule la croissance. Il peut convenir aux hommes comme aux femmes atteints de calvitie. Il s’emploie sous forme de liquide (concentré à 2 % ou 5 %) ou de mousse (concentrée à 5 %) à appliquer 2 fois par jour sur les parties dégarnies du cuir chevelu. Les cheveux qui repoussent grâce au minoxidil sont moins épais. On peut juger des résultats au bout de 4 à 6 mois environ. Si les résultats sont positifs et que l’on souhaite conserver les acquis, il faut poursuivre le traitement. Le minoxidil est généralement bien toléré mais peut tout de même causer une irritation locale.
Finastéride : Pris sous forme de comprimés par voie orale, le finastéride est destiné aux hommes atteints de calvitie. Approuvé en 1998 pour traiter la calvitie, le finastéride fut d’abord utilisé pour le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Ce médicament agit en inhibant l’enzyme qui convertit la testostérone en dihydrotestostérone (DHT), la forme d’hormone qui peut faire cesser l’activité des follicules pileux par excès de stimulation. Selon les études cliniques, le finastéride ralentit surtout la perte des cheveux. Il favorise la repousse capillaire chez certains seulement. L’effet thérapeutique cesse dès l’arrêt du traitement.
Spironolactone : Pour les femmes atteintes d’alopécie androgénétique chez qui le minoxidil n’est pas efficace, le médecin peut suggérer de prendre aussi de la spironolactone. Cette molécule a un effet antiandrogène, donc bloque des hormones qui jouent un rôle dans la chute des cheveux.
Pilule contraceptive : Certaines pilules contraceptives peuvent avoir un effet antiandrogène (toutes les pilules contenant du désogestrel et du norgestimate). Cette option peut être intéressante pour une femme qui, en plus de vouloir une contraception orale, manifeste des signes cliniques d’un excès d’androgène : alopécie, acné, séborrhée, hirsutisme (excès de pilosité), etc.