Calvitie et alopécie : un mal-être à ne pas mésestimer

Hommes et femmes ne sont pas égaux face à la chute des cheveux. Si l’alopécie androgénétique touche en effet 25% de la population masculine, seule 2% de la gente féminine est concernée. Il n’empêche que les effets psychologiques de la calvitie ne sont pas toujours faciles à gérer au quotidien. 

Des cheveux de plus en plus aimantés par le peigne ou la brosse, un volume capillaire qui s’éclaircit, une tonsure qui apparaît et voilà la fébrilité qui vous gagne. Même si ces messieurs font les beaux dans les sondages (26% affirment assumer la perte de cheveux, 37% n’y prêtent pas attention), la réalité est sans doute un peu différente. Même anonymement, il n’est jamais aisé d’avouer que ce nouveau statut de chauve est mal vécu. En revanche, la probabilité d’une future calvitie angoisse davantage les hommes : 62% se déclarent préoccupés, dont 29% se disent angoissés par une telle éventualité.

Nous y voilà. Il est vrai que depuis Samson et Dalila, la chevelure masculine est associée à une forme de virilité. Un crâne dégarni rebat en effet les cartes des relations interpersonnelles, que ce soit au travail ou en privé. Tous les naufragés capillaires ont (mal) vécu la blague ou la moquerie que l’on se prend en pleine figure, qui transperce l’ego et vous touche en plein cœur.

De plus en plus tôt chez les jeunes

Le manque de confiance, la peur d’entreprendre, la perte d’estime de soi sont souvent liés à la calvitie masculine, dont les origines sont nombreuses. En tête, un excès d’hormones mâles le plus souvent héréditaire. Mais depuis quelques années, les spécialistes constatent que l’insuffisance capillaire survient de plus en plus tôt chez les jeunes.

Principal accusé : le stress sous toutes ses formes et en particulier le stress émotionnel qui se manifeste au travail, à travers des relations personnelles ou suite à un événement traumatisant. La génération des 18-30 ans y est de plus en plus confrontée : éloignement familial, angoisse de ne pas réussir ses études ou de trouver un emploi, grosse fatigue intellectuelle pouvant conduire à un risque de burn-out… Outre ce stress qui influe sur le métabolisme s’ajoute souvent une carence alimentaire ou une alimentation déséquilibrée pauvre en fer et en vitamines.

De plus, le facteur infectieux n’est pas non plus à négliger dans la mesure où il participe au dérèglement du système immunitaire et fragilise les défenses (plus de 30% des personnes atteintes par le Covid-19 ont noté une chute anormale des cheveux). Enfin, des chercheurs sud-coréens explorent également la piste de la pollution de l’air qui pourrait être en partie responsable d’une calvitie précoce.

La peur du miroir

Chez la femme, l’alopécie est également mal vécue. Une récente étude montre que plus de la moitié de la population féminine enregistre une raréfaction du cuir chevelu après 50 ans, sans que cela ne se transforme forcément en alopécie et, selon ces mêmes conclusions, les femmes qui mènent une vie stressante ont 11 fois plus de malchance de développer une perte de cheveux dans la mesure où l’anxiété peut affecter la régénération des tissus capillaires. Ce qui se traduit par un manque d’estime de soi, par la peur du miroir, par une altération de la féminité, voire de la sexualité.

Que faire si la calvitie ou l’alopécie commencent à prendre le contrôle de votre vie ? Les shampooings miracles ressemblent trop à une poudre de perlimpinpin, tandis que les médicaments anti-chutes ont une portée limitée surtout dans la repousse des cheveux. Quant à la greffe, il est d’abord nécessaire de bien peser le pour et le contre : budget, techniques, résultats et surtout le choix de la clinique, car un marché noir de la chirurgie capillaire a fait son apparition depuis quelques années. En cas de calvitie naissante, on peut toutefois envisager d’avoir recours à des implants partiels, comme l’ont fait de nombreuses célébrités (Jean Dujardin, Florent Pagny, Gad Elmaleh, Laurent Baffie, Cyril Lignac).

Pourquoi attendre ?

Autres solutions : les chevelures telles que les perruques, volumateurs et compléments capillaires. En cheveux naturels ou synthétiques, elles sont aujourd’hui indétectables, à condition bien sûr de choisir un produit de qualité. Si la démarche est plus naturelle chez la femme qui en découvre d’autres atours et atouts (choix des coupes, vrai produit beauté, accessoire de mode, envie de changer de tête), les prothèses capillaires ont mis plus de temps à être acceptées par les hommes. Par orgueil sans doute, par excès de virilité peut-être. Mais après la pose de la perruque, Monsieur va rapidement se familiariser avec ce changement d’apparence. Il va accepter et aimer ses nouveaux cheveux qui ont un effet rajeunissant et se demander pourquoi il n’a pas franchi le pas plus tôt…

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