Nous possédons en moyenne 100 000 à 150 000 cheveux. Un patrimoine capillaire qui se déleste de 40 à 100 tiges par jour. Au-delà, et sur une période de plusieurs mois, la chute des cheveux est considérée comme pathologique. Les facteurs sont nombreux (stress, patrimoine génétique, maladie, cancer, carence en fer…) et la perte capillaire peut-être temporaire, parfois plus durables ou même irréversible. Quelles sont ces maladies ?
L’alopécie
Réversible ou irréversible, elle occasionne une diminution de la densité des cheveux ou des poils. Désordre hormonal, anomalie congénitale, grossesse, choc psychologique, maladie auto-immune ou infectieuses, les causes de cette pathologie sont nombreuses. Il n’en demeure pas moins établi que les facteurs héréditaires jouent de 20 à 40% auprès de la population atteinte. L’alopécie androgénique communément appelée calvitie, est la forme la plus fréquente.
Elle concerne davantage les hommes que les femmes (40% sont touchés à partir de 40 ans pour atteindre un homme sur deux à 50 ans). Plus rare, mais plus grave, l’alopécie cicatricielle est une maladie inflammatoire du cuir chevelu impliquant une perte capillaire définitive des zones atteintes et qu’il convient de détecter et de soigner à un stade précoce pour enrayer son évolution.
Le cancer
C’est l’affection la plus sévère via les nombreux traitements tels que la chimiothérapie responsable de la chute des cheveux, mais aussi de cils, de sourcils et de poils pubiens. La perte capillaire varie également selon le mode d’administration (voie orale, intraveineuse, intramusculaire) et le dosage des médicaments. Si en règle générale les cheveux repoussent après les séances de chimio, certains effets sont malheureusement susceptibles de provoquer un dégarnissement important ou permanent dans certaines circonstances, comme une chimiothérapie à très fortes doses administrée à l’occasion d’une greffe de cellules souches, par exemple.
Le lupus
Il s’agit d’une maladie auto-immune qui touche cinq millions de personnes dans le monde, notamment neuf femmes en âge de procréer (15-44 ans) pour un homme. Cette affection chronique peut se développer dans toutes les parties du corps (peau, articulations, organes, notamment les reins ou le cœur, système nerveux) entrecoupée par des périodes où les symptômes s’aggravent et par des phases de rémission. Le lupus se caractérise par un dérèglement du système immunitaire qui d’ordinaire combat les virus, les bactéries et les germes.
Or, cette maladie génère des auto-anticorps qui attaquent et détruisent les tissus sains. Au moment d’une poussée ou même dans les trois mois qui suivent, elle s’étend au cuir chevelu avec une intensité qui varie d’un patient à l’autre. Il s’agit alors d’une faiblesse capillaire, d’une perte diffuse et localisée du cheveu ou d’une alopécie cicatricielle pour les cas le plus graves.
Le diabète
La perte des cheveux est un symptôme méconnu du déficit d’insuline. Chez les patients diabétiques, on note une baisse de la circulation sanguine dans les follicules pileux, cet étui qui abrite la racine capillaire. En conséquence, le cheveu est privé des nutriments et des minéraux indispensables à sa croissance, mais aussi à sa reproduction. Il en résulte une perte de densité au niveau du cuir chevelu, surtout si les crises d’hyperglycémie sont fréquentes. Dans le cas de diabète de type 1, l’alopécie areata, plus communément appelée pelade, peut survenir après l’attaque des follicules pileux par le système immunitaire.
Pour rappel, la pelade est souvent associée à la présence d’autres maladies auto-immunes (le vitiligo, dont souffre l’ancien premier ministre, Édouard Philippe, l’arthrite rhumatoïde, le lupus discoïde et la thyroïdite de Hashimoto)
L’anémie
Plus de 5 milliards d’hommes et de femmes en souffrent sur la planète. Or, quand l’organisme manque de fer, il entrave la production d’hémoglobine privant ainsi les cellules du corps, y compris celles des follicules pileux, de l’oxygène nécessaire. Conséquence, les tiges capillaires se trouvent dans l’incapacité de croître normalement, ce qui entraîne un dégarnissement du cuir chevelu. Cette calvitie est aussi bien masculine que féminine. 25% des femmes françaises souffrent d’anémie (stockage de fer moins important, règles hémorragiques, alimentation moins riche en viande et en légumineuses).
Mais aussi…
Diverses infections du cuir chevelu sont également à l’origine de la chute des cheveux (dermatite séborrhéique, teigne, psoriasis, folliculite, piedra, lichen pilaire). Ne pas mésestimer non plus les maladies de la glande thyroïde, aussi bien sous-active qu’hyperactive, susceptibles d’entraîner un dégarnissement, si elles ne sont pas traitées à temps. Le syndrome des ovaires polykystiques agit aussi sur le métabolisme avec une poussée d’acné, l’absence ou l’irrégularité des règles, des sautes d’humeur, ainsi qu’une perte de cheveux ou au contraire l’apparition d’une pilosité indésirable. Infection sexuellement transmissible (IST), la syphilis a augmenté de 110% entre 2020 et 2022. Au stade secondaire de l’infection, les hommes comme les femmes constatent une pelade, soit localisée par petites plaques, soit visibles sur des zones beaucoup plus dégarnies.