En ce mois de mars où les femmes sont mises à l’honneur, nous sommes allés à la rencontre d’Alexandra. C’est son regard pétillant qui nous a interpellé. Ses yeux qui pétillent c’est ce qui la rend si belle et c’est ce qui nous a donné envie de la découvrir pour comprendre d’où lui vient cette force incroyable, la force d’une femme, la force d’une mère, la force d’une douce guerrière …
En lisant son témoignage, vous comprendrez au fur et à mesure d’où elle puise l’énergie pour avancer et ne « jamais penser à l’après »… C’est sa façon à elle de survivre.
Survivre face à cette maladie, ce cancer qui a fait surface à la veille des fêtes de fin d’année. « Mon sein a grossi sournoisement, sans que je m’en aperçoive. Je pratiquais l’autopalpation, pourtant ».
De l’annonce au traitement, en passant par le traumatisme de la perte de cheveux sans oublier tous ces précieux conseils pour évacuer en mettant à profit chaque minute où tout va bien… Alexandra, cette wondermum à la fois coquette, apaisante et honnête nous délivre un témoignage touchant, plein de sensibilité et rempli d’espoir car malgré la maladie, elle n’a rien changé, elle a tout adapté.
Un grand merci Alexandra pour ce partage… vous êtes une source d’inspiration, un exemple de courage !
Qui êtes-vous en quelques mots ? Quand et comment avez-vous découvert votre pathologie ?
J’ai 49 ans, je suis mariée à un homme aimant et à l’écoute depuis 20 ans. Je suis l’heureuse maman d’un prince de 14 ans, et d’une princesse de 18 ans. J’aime rire, voyager, et les rapports humains ; je me nourris des gens qui m’entourent. J’ai appris l’existence de ce cancer de façon assez étrange en octobre 2021, car je n’ai jamais senti de « boule dans mon sein ». Mon sein a grossi sournoisement, sans que je ne m’en aperçoive. Je pratiquais l’autopalpation, pourtant. Et puis un jour, il est devenu très rouge, chaud et gros. Alors la machine médicale s’est mise en route, et un mois avant les fêtes de Noel, j’ai appris que j’avais un cancer inflammatoire triple négatif au stade 2. Aujourd’hui, le chemin est encore long. Je finis mes 16 séances de chimiothérapie, je subirai ensuite une double mastectomie, puis des séances de radiothérapie, et enfin un traitement dont je ne connais pas encore la teneur. Mais je n’en suis pas là, j’ai plein de choses merveilleuses à vivre avant ces prochaines étapes.
Comment s’est passée l’annonce de votre maladie à votre entourage ? Comment ont-ils réagi ?
Le premier prévenu fut mon mari. Ce fut dur, ses larmes ont coulé, d’autant plus qu’il avait perdu sa maman d’un cancer du sein. Et ensuite, les enfants, mes parents, ma sœur … Je leur ai tenu à tous le même discours. Je leur ai dit que ça allait être très dur, que jamais je ne leur mentirai quant aux résultats et à mon état, que je n’avais pas peur de ce cancer, et que j’étais prête à subir les traitements, aussi long soient-ils
Et j’ai surtout dit à mes enfants que « cancer ou pas cancer », j’étais leur maman pour toute la vie. Ils ont senti mon optimisme et ma combativité, alors ils sont, eux aussi, combatifs et optimistes.
Quels traitements suivez-vous ? Avez-vous des effets secondaires ? Si oui, lesquels ?
Je suis un traitement de chimiothérapie, au nombre de 16. Outre la grande fatigue et les nausées, le plus traumatisant pour moi fut la perte des cheveux. Ils sont tombés avant la seconde séance de chimiothérapie. J’ai une fille de 18 ans, très attachée à l’aspect physique. La perte de mes cheveux était traumatisante pour toute la gente féminine de la famille.
Par quelles solutions avez-vous eu recours pour cacher votre chute de cheveux ? Plutôt team perruque ? Team turban? Team bald ?
Avant la perte de mes cheveux, j’avais déjà tout acheté, perruque et turban de différentes couleurs.
Je ne me voyais pas rester crane nu, sachant que j’avais des cheveux longs jusqu’à mi-dos. J’ai toujours adoré les chapeaux, de toute forme. Alors j’ai choisi des turbans qui ressemblent beaucoup à des chapeaux, de jolis bonnets agrémentés de fleurs ou autres fantaisies. Et finalement, je les aime bien mes turbans, mais je serai très contente de ne plus en mettre quand même !
Quel regard portez-vous sur les perruques ?
J’en ai une qui me ressemble m’a dit mon entourage. Mais je ne la porte pas. Pourquoi ? je ne sais pas. Peut-être n’ai-je finalement pas choisi la bonne.
Quels sont vos trucs et astuces pour rester féminine ?
J’ai une pathologie neurologique depuis mes 21 ans, alors j’ai appris à cacher les signes de fatigue et autres stigmates de maladie. Je me maquille avec soin, et j’accorde les couleurs : turban, pulls, manteau etc… Et je souris ; je souris beaucoup car je crois qu’avoir les yeux qui pétillent, c’est ce qui nous rend belle.
Quels conseils pourriez-vous donner à l’entourage ? Quels mots ou attentions peuvent réconforter ?
C’est une question compliquée ! Je pense qu’il faut faire avec le caractère de ses proches, et avec le sien. Mais je ne sais pas s’il existe des mots qui peuvent réconforter. Moi j’ai choisi l’honnêteté, je ne cache rien, en étant très pragmatique. Mais je touche beaucoup, j’embrasse, je câline. C’est ma façon à moi de les réconforter.
Est-ce que la maladie a changé votre vision de la vie ?
Je n’ai rien changé, j’ai tout adapté. Je ne voulais pas que la maladie freine quoi que ce soit dans ma famille. Je pratique des sports moins violents, j’ai adapté mon travail, je sors de façon différente, à des jours différents en fonction des dates de chimiothérapie. Mais je ne peux plus voyager, c’est mon grand regret. Quant à la vision de ma vie, je délecte chaque moment où je suis en forme, je mets à profit chaque minute où tout va bien. Je ne pense jamais à « l’après ». C’est certainement ma façon à moi de survivre.
Quels messages souhaitez-vous transmettre aux personnes qui traversent actuellement ce même combat ?
Je dirai aux femmes avant tout qu’elles sont belles, avec ou sans cheveux, avec ou sans cils et sourcils, car leurs yeux pétillent. Je leur dirai également d’éviter de garder leurs angoisses, il faut trouver un moyen d’évacuer, quel qu’il soit. C’est un combat très difficile, on y perd beaucoup. Alors, chacun fait comme il peut, avec ses propres armes.
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