L’autopalpation du sein, premier palier de la prévention

Depuis le 1er et jusqu’au 31 octobre, Octobre Rose se mobilise à nouveau pour lutter contre le cancer du sein, dont le dépistage précoce permet d’accroître les chances de guérison. Atout incontournable pour détecter une tumeur, la palpation des seins reste un examen indolore pratiquée par un(e) gynécologue à la recherche d’éventuelles grosseurs ou rougeurs anormales. Mais rien ne vous empêche de réaliser vous-mêmes ces gestes de prévention à la maison. Ou comment pratiquer l’autopalpation en cinq questions. 

Qui ?

L’autopalpation des seins s’inscrit dans une démarche d’auto-dépistage. Cet examen indolore qui dure environ cinq minutes concerne toutes les femmes dès l’âge de 25 ans. Si vous avez senti quelque chose de bizarre ou d’anormal (changement de forme ou de taille d’un sein, grosseur, épaississement ou coloration de la peau, veine apparente…), inutile de paniquer, car la plupart du temps il s’agit d’une anomalie bénigne, comme une inflammation, par exemple. Mais le plus raisonnable est de prendre rendez-vous avec un professionnel de santé.

Quand ?

Il est recommandé de pratiquer l’autopalpation des seins au moins une fois par mois après la période des règles quand les tissus présentent davantage de souplesse. Le mieux est de répéter ces gestes de prévention durant deux ou trois jours consécutifs, mais il convient surtout de choisir la même période de palpation, afin que la comparaison du résultat et du ressenti puisse conserver la même pertinence d’un mois à l’autre. Quant aux femmes ménopausées, elles peuvent choisir leur date, le 1er de chaque mois par exemple, ce qui peut constituer un bon point de repère pour respecter la périodicité de ces gestes de prévention.

Comment ?

Cet auto-dépistage débute d’abord par une inspection visuelle devant la glace en position assise ou bien debout. Examinez alors votre poitrine avec les bras abaissés le le long du corps, puis dans un second temps avec les bras levés au-dessus de la tête. L’objectif est de bien regarder la forme des seins dans ces deux positions, d’inspecter la peau pour détecter d’éventuelles colorations (rougeurs ou lésions), de contrôler la position des mamelons (l’un sorti, l’autre rentré).

Les gestes de prévention peuvent ensuite débuter. La main droite palpe le sein gauche en utilisant le bout des trois premiers doigts, puis inversement. On débute par la partie extérieure du sein en effectuant de petits cercles en allant vers l’intérieur. Puis on continue de gauche à droite et de haut en bas.

Il est conseillé d’examiner la totalité de la glande mammaire, les bords du sternum et de la clavicule, où peuvent se cacher des ganglions, ainsi que le creux axillaire situé sous les bras au niveau de l’aisselle, afin de vérifier l’absence de grosseur ou de zone dure sous la peau. Enfin, ne pas oublier de presser délicatement le mamelon pour s’assurer qu’aucun écoulement suspect ne se produit.

Pourquoi ?

Une femme sur huit sera confrontée au cours de sa vie à un cancer du sein. Détectée à temps, cette pathologie se guérit dans 90% des cas. L’autopalpation est le premier palier de la prévention. L’âge (moins de 10% des cas avant 40 ans, 75% après 50 ans) n’est pas le seul facteur de risque. Les antécédents familiaux (20 à 30%), mais aussi le mode de vie (le tabac qui augmente de 10 à 40% le risque, l’alcool, le surpoids et le manque d’activité physique) peut favoriser l’apparition d’une tumeur maligne.

Le saviez-vous ?

Un sondage de l’Institut Ifop, réalisé en octobre 2021, révèle que 13% des femmes interrogées n’ont jamais entendu parler d’autopalpation et que 47% ne savent pas comment s’y prendre…Un(e) gynécologue ou un(e) médecin généraliste peuvent donc être d’un grand secours dans l’apprentissage de  l’autopalpation. Parfaitement formés à cette technique qu’ils pratiquent auprès de leurs patientes, ils sont habilités à vous enseigner les gestes à (bien) réaliser. Par ailleurs, certain(e)s gynécologues conseillent aussi de pratiquer l’autopalpation sous la douche. En effet, l’eau et le savon fluidifient le mouvement aidant ainsi les doigts à glisser plus naturellement sur la peau.

Rose comme l’espoir

C’est parti pour la 29e édition de la campagne Octobre Rose. L’occasion de porter pendant un mois le célèbre ruban rose, symbole de la lutte contre le cancer du sein, et de collecter des fonds pour soutenir la recherche, dont chaque avancée ressemble à une victoire puisque 60 000 nouveaux cas par an sont diagnostiqués en France. Comme c’est désormais la coutume, la Tour Eiffel s’est parée de rose depuis le 1er octobre pour donner le coup d’envoi de cette initiative solidaire.

Le ruban est depuis de nombreuses années considéré comme un «étendard» de lutte et de résistance. De couleur jaune, il est apparu pour la première fois en 1979 quand l’Américaine Penney Laingen l’utilise pour demander la liberté de son mari retenu prisonnier en Iran. Rouge, il est devenu le symbole de la lutte contre le Sida dans les années quatre-vingt dix.

Quant au ruban d’Octobre Rose, il doit sa couleur au groupe Estée Lauder, pionnier de l’industrie cosmétique, à l’origine de cette campagne de sensibilisation et de prévention aux Etats-Unis. Le rose incarne la féminité, la grâce, la joie et la douceur. Mais c’était aussi l’une des teintes des produits Estée Lauder les plus vendues sur le marché.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.